Gil Molinier
Restauration d'une vedette des années 60
Mitsy est un canot automobile construit au chantier MIZAR à Pise en Italie. Ce chantier construit
toujours des grandes vedettes de luxe.
Il a été importé en France par l'entreprise Escoffier de Paris et immatriculé en 1962.
Son immatriculation à Saint Tropez nous fait rêver à une vie estivale sur la Mer Méditerranée. Le pont et l'intérieur ont été refaits récemment, mais personne ne s'est occupé des oeuvres vives, et il y a des problèmes de fuites récurrentes.
Avant la restauration j'ai contacté le chantier Mizar par téléphone pour essayer d'avoir des renseignements sur la construction.
On m'a orienté vers un vieux charpentier qui dans ces années travaillait sur le chantier. Il m'a répondu qu'il y avait des secrets de fabrication qu'il ne pouvait pas dévoiler et que la restauration d'une telle vedette n'était possible que si le bateau retournait à son chantier de construction.
Mon italien hésitant ne l'a pas convaincu.
" Hé bien, viel artisan du bois, le jour où tu monteras au paradis, emporte tes secrets avec toi si ça te fait plaisir, mais tu ne sers pas notre confrérie."
La transmission de nos techniques et connaissances navales est de nos jours tellement importante !
Pas seulement navales, transmettons à ceux qui veulent l'entendre tout ce que nous pouvons, qu'ils se l'approprient et le transmettent à leurs tours, nos connaissances techniques et savoir-faire sont un patrimoine précieux.
Entamons la restauration malgré les rétenteurs de secrets
Des varangues sont désolidarisées de la coque, le plancher ne rentre plus dans son emplacement, c'est un puzzle en pièces détachées dont certaines parties sont abimées, cassées ou manquantes, il y a eu des réparations, sûrement pratiquées en vitesse avant la saison et sûrement pas par des gens du métier, juste de l'esthétique, sans aller au fond des choses, mais maintenant ça fuit grave et il n'y a plus de raccourcis possibles.
La stratification polyester a été retirée, nous retournons le bateau pour travailler correctement. Merci à Drakkar Plaisance, 27430, qui a effectué toutes les manutentions avec brio.
Le fond présente 2 trous symétriques sous la banquette avant, révélant la stagnation d'eau à cet endroit. Le contreplaqué est altéré du fait de la stratification qui s'était délaminée créant des infiltrations. Il y a aussi une ancienne réparation qui ne tenait plus. Tout le fond est trop abimé, il faut changer le bordage.
On détermine les parties à enlever : depuis l'arrière jusqu'au tulipage de l'avant, on délimite et on enlève, sans état d'âme, calmement, petit à petit.
Le contreplaqué vient en plaques, les lisses de fond sont très abimées ainsi que certaines varangues qui sont lâches. La quille présente un angle inquiétant.
Voilà la source des problèmes : la quille était cassée, ce qui a entrainé les réactions en chaine : varangues cassées ou détachées, bordage tenu seulement par la contre quille et qui faisait des vagues, plancher flottant et le puzzle à l'intérieur.
Quille cassée.
A l'arrière de la cloison arrière le support moteur est pourri et la varangue adjacente est abimée, c'est tout. Pour le reste... A vous de juger.
"Attention, mesdames et messieurs dans un instant ça va commencer"
Quille en sapelli neuve, lisses de fond en sapelli neuves, plusieurs varangues en acacia (les italiens avaient utilisé ce bois là) neuves, Il reste quand même quelques parties d'origine, l'acacia a bien résisté (en général)
Celles qui étaient en bon état mais ne tenaient plus sont remises en place. Il y a de bons anguillets d'origine, nous creusons les mêmes.
Les parties neuves sont aboutées aux anciennes en bon état par des scarfs collés à l'epoxy.
Le bordé est reposé, c'est du contreplaqué marine 10 mm tous plis sapelli.
Les baguette scotchées vissées dans les scarfs et les lisses de fond permettent de bien répartir le serrage.
Le bordage de l'avant est en bon état, il a été enduit époxy afin d'avoir une surface aisée à stratifier.
Pose de bandes de verre sur les bouchains et l'angle de la quille. La coque neuve brille elle est enduite de résine, on voit les trous de vis rebouchés à la hauteur des varangue
Puis un taffetas 280gr sur l'ensemble des oeuvres vives. 2 passages de sous couche époxy et 2 couches d'antifooling à matrice dure finiront les oeuvres vives. Le bordage est repeint en rouge acajou.
Après retournement il est temps de traiter l'intérieur. On ajoute les barrots de plancher, bien alignés et à la même hauteur qu'à l'origine. On pourra remettre le plancher arrivé avec le bateau.
La gatte moteur a été stratifiée avant les couches de peinture pour protéger les fonds et le bordage intérieur.
Le bordage a été repeint rouge acajou. Les chromes ont été traités avant la repose, c'est l'heure des finitions.
Mitsy est maintenant en super état de marche, il est reparti pour naviguer encore de nombreuses année
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Construction d'une barque à scow
Maintenant qu'on a vu qu'une étrave scow est possible, il s'agit de construire le bateau qui va derrière l'étrave.
L'expérimentation a aussi servi à voir qu'il était possible de réduire les proportions, nous partons sur un bateau de 3,60 m qui parait intéressant: Le Kalao 12 dessiné par l'auteur.
Le dessin du scow nous permet de faire un moule ajouré à l'aide de forts barreaux en frêne pour pouvoir utiliser les serre joints à volonté.
Les cloisons sont alignées au laser, et pour finir, le moule d'étrave est assujetti au chantier avec des renforts: il va y avoir de la traction et de la contrainte.
L'étrave est fixée au chantier et comporte des réservations pour les serres. Elle permet de fixer la quille et de la rendre solidaire à l'ensemble. La sangle maintient temporairement l'étrave à sa place: il n'est pas possible de fixer quoi que ce soit au chantier.
La quille comporte une forte courbure, elle serait plus facile à poser en 2 parties. Toute la charpente est en frêne.
La bouche de la cocotte : l'étuve fabriquée avec 4 planches de coffrage en résineux,à gauche le tuyau d'entrée de vapeur générée par une décolleuse à papier peint.
C'est avec son aide qu'on va arriver à cintrer la lisse en frêne pour en faire la serre de bouchain.
Ca fume!! Le temps de travail est très court, tout le monde est réquisitionné le spaghetti prend sa place sur le moule à double courbure bien docilement et sans craquer. C'est magique!!
La serre de bouchain est posée en 3 parties : la partie avant et les cotés. Elles sont aboutées à l'aide de scarfs.
C'est un travail d'équipe où la rapidité, la précision et la synchronisation sont indispensables.
A la fin de la journée, les serres ainsi que la lisse de plat bord sont toutes cintrées et posées à leurs place.
L'avant est bien relevée, comme prévu pour attaquer la mer comme une planche de surf.
Ce n'est quand même pas une construction facile : l'alignement des serres n'est pas évident, il faut recaler à certains endroits, et l'équerrage sur un bois cintré demande un coup de rabot expert. Nous collons une petite alèse en haut de la serre de plat bord afin de couvrir le contreplaqué pour qu'il n'apparaisse pas dans le plat bord.
On peut enfin poser le bordé de fond. Jolie casquette!
Le bordé à la hauteur du scow est posé vertical en 2 épaisseurs de 5 mm il est scarfé sur le reste du bordé.
La quille et les quilles d'échouage sont posée. Le bateau est prêt à être retourné.
Voici notre coque avec son chantier, il ne reste plus qu'à le démouler.
Des beaux volumes pour une petite coque de 12 pieds!
Ca ressemble à une planche de surf avec un haut franc bord.
C'est de la "recherche et développement", d'autres impératifs nous appellent, nous allons laisser dormir ce projet et reviendrons quand il y aura moins de travail. Revenez bientôt pour suivre la suite des évènements.
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Quelques sites amis:
Chantier naval Cursus Voile et Patrimoine
C'est ce chantier qui nous permet à présent de construire votre bateau et tous les apparaux, ils font aussi l'entretien et la restauration, et bien d'autres choses.
Un rassemblement d'associations qui font naviguer les bateaux les plus beaux dans une ambiance "voile traditionnelle", notamment les Yoles de Bantry.
Avec qui entre autre chose, j'organise les stages de printemps. C'est l'association qui fait naviguer les Yoles visibles sur ce site, venez un samedi après midi à Poses pour naviguer comme au 18ème siècle.
Un chantier de haute technologie dans le domaine du composite: ils travaillent toutes sortes de fibres et de résines, pour faire des pièces techniques et esthétiques, en usage sur les bateaux, mais aussi dans l'industrie. Les meilleurs en Normandie, je pense. Ils ont aussi une page Facebook
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Autres voile-avirons sur la page "Travaux récents"
Essais et réflexion sur le scow
C'est en voyant un bateau magnifique : L'Occitane, que je me suis dit qu'à mon humble niveau, je pourrais essayer de faire quelque chose à propos de cette sorte d'étrave, en plus j'ai toujours aimé les bateaux à marotte, alors une marotte avec moins d'angle, le challenge en vaut la peine.
Les essais suivants représentent des expérimentations, ce ne sont que des exercices pour un projet à venir.
Plus la courbe va être serrée, plus ce sera difficile.
Je pars sur un avant de bateau à simples bouchains de 4,5 m.
2 cercles concentriques, le petit en bas (le bateau est construit à l'envers) et le grand en haut, les 2 s'appuient sur une hypothétique cloison inspirée de la Caravelle. A les regarder, on a un bateau plat comme un plat à barbe...
Comme ça me plaisait qu'à moitié, le plat à barbe, on a monté les demi-cercles sur des charnières afin de leurs donner de la liberté de mouvement. On les a forcé (vers le bas sur la photo) pour donner aux lattes de bois qui formeront le lamellé-collé la double courbure qui donnera de la tonture à notre étrave ronde. Le demi cercle du haut est solidaire de l'autre. Le lamellé pas encore collé semble suivre le mouvement.
Comment bordé la forme? Le premier essai contreplaqué fils parallèle n'a pas aimé du tout, mais fils perpendiculaire, ça passe, c'est du 5 mm, qu'on pourrait mettre en 2 plis. En fait, c'est ni plus ni moins qu'une partie de cône, à simple courbure. Donc sur cette forme, le bordage passe.
On a posé un quille (faite avec des chutes de contreplaqué parce que c'est ça qui trainait par là) et on shape la serre de bouchain et la quille pour recevoir le bordage de fond.
Les surfaces de collage sont suffisantes, les colles utilisées ici sont des colles basiques : c'est un exercice !
Le fond est maintenant bordé, l'essai est concluant, les formes étaient un peu exagérées, mais, on peut le faire. En fait la difficulté est autour du cintrage de la quille.
4,5 m, c'est un peu grand pour un bateau expérimental, essayons de cintrer sur un rayon plus petit. Ca passe, on peut même aller beaucoup plus loin.
Le laméllé-collé, c'est bien beau, mais long et cher, avant les colles époxy, on cintrait à l'étuve. Alors construisons une étuve à bois.
Je choisis des planches de coffrage en SAPIN, le résineux avec sa résine ne réagit pas trop à la vapeur, 25 mm d'épaisseur représentent une isolation correcte, et c'est pas cher.
Au fond on a collé des tasseaux avec un angle pour éviter la stagnation de l'eau, les lattes qu'on mettra dedans ne reposeront pas sur le fond. On a fermé la boite, et on a mis une porte à une extrémité basse.
Le générateur de vapeur est un réservoir de décolleuse à papier peint.
Premier essai : une latte de frêne de 25mm x 20 mm. Le gabarit est succinct, mais beaucoup plus serré que sur le scow du modèle de 4,5 m
La latte se cintre sans problème, mais le gabarit n'est pas assez élaboré et la forme de la latte est fort discutable.
Le gabarit bricolé n'a pas tenu, mais il est possible de cintré quelque chose comme une serre, et de la cintrer grave sur une courbure.
Mais aussi sur l' AUTRE courbure.
La double courbure, c'est ce qui est recherché, avec ces expériences, on va pouvoir concevoir certaines formes que je n'ai pas vues sur les dessins des concepteurs numériques.
Il est étonnant de voir comment on peut torturer un bout de bois pour faire les formes qu'on a envie de lui donner, les limites de ces possibilités sont difficiles à atteindre.
Les bouchains plats, les étraves d'équerre et les tableaux droits, je trouve ça un peu taillé à la hache et sans harmonie avec le milieu dans lequel le bateau évolue : l'eau.
Mais peut être après tout que ça marche mieux ?
Avant on sculptait un bloc de bois pour faire un demi coque, et on les avait ces doubles courbures, même avec des bouchains.
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Le Pivert, bateau voile aviron en contreplaqué
Le Pivert est une barque voile aviron. Le bordage en contreplaqué est
monté sur une charpente longitudinale en bois noble. Il mesure 4,10 m de
long sur une largeur de 1,5 m. Il pèse 135 kg.
Le plan est original, c'est une exclusivité.
Les Pivert décris sur cette page sont à vendre
Le Pivert se décline en plusieurs versions, les principales différences sont dans les aménagements:
- Le Pivert Promenade : barque à rames et à moteur
- Le Pivert Sport : barque voile aviron
- Le Pivert Randonnée : barque voile-aviron dont les aménagements comportent des coffres de rangement.
- En fin de compte, on peut réaliser vos désirs d'aménagements parce que nous travaillons à l'unité, selon votre demande.
A gauche le Pivert Promenade, à droite le Pivert Sport.
Il nous est possible de vous fournir une coque structurée à aménager vous même, et il est aussi disponible à tous les stades de finition.
Les photos suivantes ont été prise lors de la construction de 2 bateaux : le Pivert Sport et le Pivert Rando.
Le Pivert Sport à quai, en arrière plan le Morbic 11
Sommaire de la page construction des Pivert :
Aménagements du Pivert Randonnée
Le Pivert Rando avec ses voiles couleur Tan.
Le chantier de construction consiste classiquement en longerons longitudinaux sur lesquels sont assujettis des traverses espacées selon les plans. Elles vont recevoir les gabarits de construction.
Les gabarits sont alignées à l'aide d'un niveau laser, il nous permet de les monter plus rapidement qu'avec le fils à plomb et le niveau à eau. On part d'un chantier parfaitement de niveau dans tous les sens.
La première cloison montée est le gabarit de tableau pour finir par l'étrave. Quelques contreventements maintiennent les cloisons afin qu'elles restent rigoureusement perpendiculaires au chantier. Elles comportent des réservations qui vont nous permettre de monter la charpente du bateau.
La quille est montée en premier sur le puits de dérive et sur l'étrave. Un autre contrôle de l'écartement des cloisons est effectué surtout sur le haut.
L'étrave est déjà profilée, suivant le plan, mais certaines modifications seront nécessaires.
La quille et les lisses sont vissées dans l'étrave. Remarquer la lisse de plat bord qui comporte une feuillure dans laquelle le contreplaqué de bordage viendra se loger.
Une fois la charpente montée, il faut l'équerrer au rabot électrique dans un premier temps, puis au rabot à main pour peaufiner les ajustages. La charpente était montée sur un gabarit de tableau afin de pouvoir les laisser dépasser lors de l'ajustage sur l'étrave. Une fois cette opération effectuée, les lisses et la quille ont été arasées pour recevoir le tableau arrière.
Les renforts de plancher sont ajoutées. Ils seront collés au bordage de fond et ne demandent pas d'équerrage. Leurs longueurs et leurs formes dépendent des aménagements du bateau.
Le contreplaqué CTBX 8 mm par 153 X 310 a été saturé époxy des 2 côtés et poncé. Les panneaux de bordage sont tracés sur place puis découpés en laissant une petite marge.
Le premier bordé de fond est vissé contre la charpente sur un généreux lit de colle polyuréthane. l'étrave comporte un certain trévirage qui oblige le charpentier à utiliser des arguments convaincants pour cintrer le panneau de contreplaqué.
Le bateau à une longueur de plus de 4m, les panneaux ne font pas cette longueur, donc il faut les scarfer. Ici le bordage arrière tribord avec son scarf, orienté dans le sens de la marche (pardon, de la navigation).
Le scarf est maintenu pendant le collage vissé sur une baguette. La lisse extérieure de plat bord (sans feuillure celle-là) est collée en même temps que le bordage est posé pour pincer le contreplaqué entre celle de l'intérieur (feuillurée) et celle de l'extérieur
Vue de l'intérieur, il y aura du nettoyage, mais comment l'éviter?
Le plat bord ne comporte pas de vis, il est maintenu avec des serre-joints pendant le collage. Une partie de la contre étrave consiste en lattes fines lamellée-collée sur la courbe.
La contre-quille et la contre-étrave sont raccordées sur la partie lamellée. Les fraisages des vis sont bouchées avec de l'enduit. Des petites quilles d'échouage sont ajoutées pour permettre au bateau de ne pas reposer sur son bordage.
Une autre quille d'échouage, en chêne celle-là. Il y a aussi un aileron sur l'arrière de la quille, juste devant le gouvernail.
Prêts pour le retournement, le Pivert Rando a une charpente en chêne, il sera peint plus tard: nous sommes actuellement en pénurie de sous-couche. Sans ça, il y a avantage à passer les premières couches avant le retournement.
Revenons au Pivert Sport, qui lui a une charpente en sappeli. Comme nous ne manquons pas de bras et que l'ensemble n'est pas lourd, le bateau et son chantier sont retournés ensemble.
Démoulage du Pivert Rando, avec le Pivert Sport en arrière plan.
Une fois le chantier retiré, les cloisons sont démontées une à une, en effectuant une torsion afin de les dégager des lisses. Et puis c'est le nettoyage de la colle qui a "dégueulé".
L'étrave se prolonge assez loin sur la quille. Elle est en 4 parties: les scarfs de chaque partie longitudinale sont bien espacés l'un de l'autre.
Voici 2 coques nues : à gauche le Pivert Rando, charpente en chêne. A droite, le Pivert Sport avec sa charpente en bois rouge : sappeli. A ce stade, ils sont parfaitement similaires. En fait pour ceux qui les ont construits, ils ne sont pas pareils...
Revenons au Pivert Sport. Couches de primaire, puis début d'aménagements :Bancs latéraux à l'arrière, et banc à l'avant, ils seront remplis de mousse pour la flottabilité.
Sous le banc arrière, il y a 2 petits coffres pour ranger... Ce qu'on veut, on a toujours des choses à ranger là, ne serait-ce que les tolets de nage.
Les renforts de plats-bords peuvent aussi servir de taquets d'amarrage, comme on va le voir. Les bancs transversaux seront posés après la peinture. On a choisi une couleur grise pour les fonds. La découpe du tableau est provisoire et va évoluer*.
*On verra plus tard qu'une virée en Côte D'Armor fait changer les idées.
Les bancs de mât comportent des genoux pour renforts, le passage du mât a reçu sa fourrure en cuir et le pied de mât a été vissé sur la quille en mâtant le bateau pour avoir la quête requise.
Les dérives ont été shapées pour les 2 bateaux. Elles vont recevoir leur traitement époxy et plusieurs couches de peinture.
La dérive a pris sa place, l'axe est centré sur un renfort, le chapeau de puits est vissé sur le puits, avec un joint pour pouvoir être démontable.
Les trous pratiqués dans les renforts d'angle permettent de recevoir un tolet (en acacia) et ainsi servir de taquet d'amarrage. La boucle (en dynema) servira au point d'amure du foc. Le bateau comporte 2 pieds de mât pour une utilisation voile au tiers seule, ou voile et foc.
Dispositif de nage. Le tolet en acacia est polyvalent, il sert autant à l'avant qu'au milieu ou à l'arrière.
Nous avons commencé avec des fûts d'avirons carré, pour s'apercevoir rapidement que c'était une contrainte inutile, et sommes repassés à des fût ronds.
Le Pivert sport a un cockpit pour l'équiper plus spacieux que dans la version rando. les petits équipés servent notamment à ranger les tolets.
La voila, la solution pour que le tableau puisse recevoir le gouvernail et le petit moteur, elle a été adopté, entre autre, par les bateaux aperçus au mouillage à Carantec : le tableau arrière est ouvert sur tribord.
Remarquez l'engoujure de godille avec sa fourrure en cuir.
Aménagements du Pivert Randonnée
L'aménagement du Pivert Randonné commence avec une cloisonnette contre le puits de dérive.Les coffres arrières sont remplis de mousse de flottabilité.
Le banc des pieds de mât est renforcé par des tasseaux.
Les pieds de mât ont été positionnés avec le banc et le mât en place.
On voit des grands bancs latéraux dégagés, un petit banc de nage réduit, et un large banc de mât dans lequel est incorporé la mousse de flottabilité.
L'avant comportera un plancher, le mouillage pourra être stocké dessous. La tête de gouvernail est en aluminium, le safran en contreplaqué profilé.
L'ensemble est sobre et fonctionnel. Les hauts sont en chêne, le tableau en acacia, le tout lasuré chêne clair.
Nous progressons sur la peinture, nous sommes passés à la peinture au pistolet. L'erseau du haut (en dynema) sert au point d'amure du foc, celui du bas est l'attache de la sangle pour monter le bateau sur la remorque et peux être utilisé pour le mouillage.
Les espars des Piverts sont les suivants : un mât auto-porteur, une vergue. Pas de bôme. Une paire d'avirons qui peuvent aussi servir de godille. Peut-on faire plus simple?
Le Pivert Promenade avec un moteur électrique.
Le Pivert Randonnée est prêt pour la mise à l'eau.
Le Pivert Rando en misainier avec sa grand voile seul, pour une utilisation en solitaire. Il est aussi évolutif qu'avec son foc : virement rapide, agréable à la barre, des sensations au portant, un prés tout à fait correct. Il lui manque un stick et une clavette pour bloquer la barre dans la tête de safran.
Le Pivert Rando, vu du Pivert Sport.
Le Pivert Sport au portant.
Le Pivert Rando sous voile seul et le Pivert Sport sous voile et foc.
A partir de la même coque, il est possible d'obtenir des bateaux à usage différents suivant les possibilités des différents aménagements. Nous pouvons personnaliser votre bateau suivant votre cahier des charges.
Construction d'une chaloupe voile aviron
Le Morbic 11 est une jolie chaloupe construite en strip planking, mode de construction assez moderne en petites lattes jointives collées sur la tranche, qui inclue la stratification époxy intérieure et extérieure de la coque. Il est dans la catégorie voile aviron. L'architecte : François Vivier a bien voulu modifier son gréement d'origine et y a ajouté un foc gréé sur un bout dehors.
Vous voulez votre Morbic en strip planking ? contact
Il mesure 3,35 m pour une largeur de 1,52 m. Il a du ventre, ce qui le rend spacieux et stable pour sa taille. Ses performances à la voile sont étonnantes.
Le bois choisi pour le bordage est du sapin rouge, triè car pour la taille des lattes, nous ne pouvons laisser aucun noeud.
L'étude des plans et les différents calculs pour monter le chantier sont maintenant habituels, et vous avez déjà vu des photos équivalentes à chaque début de projet.
L'étrave est en 3 épaisseurs collées longitudinalement. On essaye de tenir compte du fil du bois pour la structure.
Le tableau arrière sera chantourné dans un panneau constitué de plusieurs planches de frêne. Le chantier pour ce bateau consiste en une longue boite sur laquelle sont vissées les cloisons de montage.
Le tout est aligné à l'aide du niveau laser, ici on positionne l'étrave qui a été soigneusement équerrée selon les plans de François Vivier.
La construction en strip planking demande un grand nombre de pinces de serrage, serre joints, cales (recouvertes de ruban adésif pour qu'elles ne restent pas collées à la construction). Et encore bien d'autres dispositifs pour contraindre le bois et le mettre à la place qu'on a choisie pour lui.
On a commencé le bordage par le haut du bateau. Le bordage sera apparent, pourquoi ne pas y inclure une décoration? Bien sûr, aucune vis ou clou n'est utilisé : pas de trou dans le bateau à la fin de la construction : il sera verni.
Cette décoration consiste en une latte de frêne à fil marqué encadré par 2 lattes noires d'un bois qu'on appelle le wengé,
On pourra aussi choisir un autre style, comme à droite : des inclusions en sappeli (rouge). Mais les lattes de structure sont toujours en sapin rouge à fil très serré.
Le bordage avance, lentement, mais sûrement. A un moment, les serre joints ne peuvent plus serrer les lattes entre elles, il faut inventer d'autres dispositifs : des sangles et des ficelles tourniquets qu'on tord autour d'une chute de latte.
Le hérisson. A l'arrière plan, un autre Mesker en construction. Le sac rouge est une sécurité pour éviter que quelqu'un ne butte dans le serre joint.
Les lattes n'admettent plus la torsion sur le tableau ni sur l'étrave, On passe le rond du bouchain avec des lattes coupées en biais qui arrivent sur la latte supérieure.
Et puis enfin, on arrive à la dernière latte, la clore, il est avantageux qu'elle soit en queue de billard, cela permet de coincer le tout, une ou deux vis au centre peuvent assujettir le tout au chantier. Elles seront cachées par la contre quille.
Jusqu'à présent le tableau était protégé par un panneau sacrificiel, pour pouvoir visser les lattes dans ce martyr. Il est maintenant enlevé et stratifié, le fil du bois de frêne a été mis en valeur.
Stratification de la coque et pose d'un tissu d'arrachage. Le liston extérieur est tout de suite posé afin de renforcer le haut du bordage avant le retournement. Comme on va encore stratifier, il est protégé avec du ruban adhésif orange.
La contre quille a été mise en place, et 2 petits patins (non prévus par l'architecte) permettront de garder le bateau droit sur la plage et protégera la coque quand elle reposera sur le sol.
Le chantier est démonté, les cloisons sorties une à une, malgré le soin qu'on y a mis, il y a encore pas mal de coulées de colle à poncer.
La ponceuse passe dans pas mal d'endroits, mais ça finit toujours par du grattage et ponçage à la main.
La demi noix est prête à être stratifiée.
Une première imprégnation avec de la résine époxy diluée, un temps d'attente pour laisser s'échapper le diluant, une deuxième couche de résine sans diluant.
Et enfin le tissu. On ne sait pas trop quoi faire du bâton m...
Le tissu utilisé est du sergé, il épouse les formes plus facilement, au dessus nous ajoutons le tissu d'arrachage.
Les aménagements avaient été découpés dans 2 panneaux de contre plaqué marine de 6 mm. Quelques petits soucis à l'arrière : les cloisons et bancs longitudinaux ne correspondaient pas à nos mesures. Sûrement notre erreur.
Ils sont présentez et assemblés à l'aide de ruban adhésif.
L"assemblage à la coque se fait à l'aide de colle époxy chargée : on fait des "congés"
Le compartiment avant ainsi que l'arrière des coffres arrières seront remplis de mousse en polystyrène extrudé.
Ensuite tous les aménagements sont imprégnés de résine époxy.
Collage des bancs sans vis. L'architecte les a dessinés légèrement courbe, au moins l'eau ne stagnera pas. C'est vraiment un petit bateau tout en nuance et raffinement.
A droite : charpente sous la teugue : barreaux découpés au quart de nonante pour un léger bouge, la même courbe est utilisée pour l'arrondi vu de dessus. Les renforts longitudinaux renforceront les deux pieds de mât : pied avant pour misainier, pied arrière pour sloop misainier (avec foc)
Le contreplaqué prévu pour la teugue était trop petit car il était prévu pour un seul pied de mât. Alors il a fallu inventer quelque chose.
Une latte de wengé dans le banc de nage fait son petit effet.
Collage des renforts de lisses pour les dispositifs de nage.
Et la petite latte noire, qu'est ce t'en penses?
Et reponçage de tous les aménagements. Faire et défaire... Y'en a eu des imprégnations, ponçage, imprégnations... Et on en est même pas au verni !
La teugue avant est finalisée : 2 lattes de frêne à dessin choisies symétriquement, espacées par une règle de wengé.
Premières couches de verni.
Pas de commentaire.
La dérive est en pin sylvestre lamellée-collée avec sa poignée en frêne.
Le gouvernail est relevable, pelle de safran en pin sylvestre comme la dérive, le haut de safran constitué d'un nombre incalculable de pièces de contre-plaqué marine, un peu massif pour cette petite unité.
Barre en frêne bien sûr.
Et puis arrive le moment des cuirs : gainage des espars, protection des dispositifs de nage pour les avirons à oeil.
La mise au point de cette protection d'engoujure de godille nous a pris beaucoup de temps, de manipulations et de morceaux de cuir, mais le jeu en valait la chandelle. Maintenant c'est au point.
La ferrure de bout dehors sur l'étrave avec sa protection cuir.
Encore du ponçage ! Ce n'est pas la grande chaleur dans l'atelier.
Pose du mât dans le pied arrière. Présentation du bout dehors.
Présentation des voiles, ça dépasse de partout.
C'est le moment, entre deux dépressions, dans une heure il va venter et pleuvoir
Allez garçon, étarque moi ça comme la corde de ton violon.
Un petit coup de godille pour sortir de la pétole.
Ca commence avec une petite risette, juste de quoi gonfler les voiles.
Ce n'est pas seulement une jolie chose, ça navigue aussi.
Vitalité étonnante.
Retour à l'atelier pour les dernières mises au point.
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Construction d'un Mesker
Le Mesker est un bateau voile-aviron de 4,35 m. Il est bordé à clins larges en bois massif, le fond est une sole. Il peut aussi être bordé en contre plaqué.
François Vivier en est l'architecte, il a mis les plans à disposition, ils sont téléchargeables en PDF. Nous le remercions encore pour ce geste généreux, d'autant plus que ce bateau est vraiment une grande réussite.
Construction du Mesker
Construction de la coque
Rivetage
Aménagements
Espars
Essais
La construction se passe sur la Base de Loisirs de Léry-Poses, dans la travée où il y a quelques années, j'avais construit les Yoles de Bantry au mouillage.
C'est là que se trouve le chantier naval Cursus Voile et Patrimoine.
Construction de la coque
Le bois a été trouvé chez Normandie Bois, c'est du bois poussé, coupé, scié, séché et façonné en Normandie.
Il y a aussi du pin scandinave pour les espars, et du sappeli pour la sole.
Les gabarits en médium ont été tracés selon les plans, puis on a construit ces moules. Nous avons ensuite ployé les lattes de frêne et d'acacia encollées pour fabriquer ces couples en lamellé.
La varangue est en acacia, les liteaux en bois de pays serviront au montage sur le chantier. A gauche un couple, il y en a 5 en tout, à droite l'étrave.
Le chantier est mis à niveau dans tous les sens, Puis les couples sont vissées contre les barreaux, la ligne de flottaison et l'axe servent de repères, Avec un niveau laser, le travail est facilité. L'espacement entre les couples est décrit dans le plan.
Comme sur la plupart des bateaux, les cloisons arrières se posent derrière le barreau et celles de l'avant devant. C'est comme cela que les architectes conçoivent les bateaux.
La sole consiste en plusieurs planches de sappéli collées à chant les unes aux autres. Assemblage rainure languette. Colle polyuréthane. Ensuite la sole est découpée selon le plan. On peut y pratiquer la fente du puits de dérive, si on est sûr des mesures et qu'on a laissé du gras au traçage.
AVANT DE POSER LA SOLE, NE PAS OUBLIER LES ANGUILLETS AU COIN DE CHAQUE VARANGUE.
La sole est vissée collée aux varangues, avec du mastic colle polyuréthane. Si elle a été ajustée à la tombée de chaque varangue, il est possible de tracer le chanfrein avec un trusquin.
La sole réunit tous les éléments de la structure entre eux, jusqu'à lors, on avait des parties de bateau disparatres, maintenant on a une charpente monolithique qu'on peut déjà appeler bateau, on peut se représenter le volume qu'il va occuper dans l'espace.
La sole est rabotée tout autour. Le chanfrein a une dimension constante, en partant de l'équerrage du bout des varangues.
En fait pour poser le bordage on a besoin d'un chanfrein avec une pente régulière tout autour.
Le premier bordé est posé. Un gabarit en médium est vissé à la place du bordé suivant. Il est plus étroit que le bordé lui même.
Il est visé contre les membrures sans contrainte aucune. Si il est en plusieurs morceaux, ils sont reliés par des contreplaques. Chaque liaison comporte au moins 5 vis afin que lors du démontage elles ne prennent pas de jeu.
L'idée est la suivante: ce gabarit va être la représentation plate d'une forme courbe qui ne se courbera que dans un sens. S'il est contraint de manière infime dans une autre courbure, il risque de casser. Le bois, et beaucoup d'autres matériaux ne peuvent se courber que dans un sens.
Sur le gabarit, on trace les axes de membrures puis le pourtour du poisson en le positionnant sur le haut et sur le bas de chaque membrure, en haut du chanfrein, et en bas là où le bordé doit arriver. Vous pourrez voir sa description sur la page "tracer un bordé",
Quand on a bien pris tous les repères dont on pense avoir besoin, et même les autres, on dévisse le gabarit des membrures et on le pose directement, délicatement, toujours sans aucune contrainte sur la planche qui deviendra bordé.
On reporte les dessins du poisson sur le repère qui représente l'axe de membrure qu'on a tracé sur la planche.
Une pointe est plantée à chaque intersection poisson axe de membrure. Puis une latte souple est posée contre tous les clous.
Si une pointe n'est pas dans la courbe, si la courbe prend une forme concave (ça arrive dans certains cas comme un retour de galbord, un bordé de préceinte avec une tonture... mais la plupart du temps, c'est une erreur), il faut comprendre pourquoi et corriger.
Penser qu'on peut toujours en enlever, mais qu'on ne peut pas en ajouter. Mais si on en laisse trop, le travail va être long et rébarbatif. Il faut que le traçage soit EXACT.
Une fois tracé, le bordé est découpé trait apparents, plutôt à la scie circulaire avec peu de profondeur, puis le chant est raboté. Les trous des pointes sont un excellent repère, on doit juste les effleurer. Il est mis à l'épaisseur avec la raboteuse. Ensuite le chanfrein est raboté.
Plusieurs essais sont nécessaires pour que le chanfrein corresponde exactement à l'autre et pour l'ajustage. Le bordé est prêt quand il est absolument complémentaire au clins précédent et qu'il touche la membrure.
Quand on est satisfait, les membrures et le clins précédent sont enduits de mastic colle polyuréthane, on serre jointe le bordé en place, et on le visse dans les membrures en partant du milieu. C'est pas fini.
Construction à clins : canaps.
Pour serrer correctement les clins entre eux, on se sert de ces grandes pinces à linge, ou pinces à cornichons, au choix, sur ce bateau, on a besoin de 2 canaps par maille, il y en a 7 donc il nous faut 14 canaps pour la pose d'un bordé.
28 si on veut faire les 2 cotés dans la même journée. La bonne nouvelle, c'est que ça n'existe pas dans le commerce et qu'on les fabrique.
Le bateau est presque entièrement bordé, le pin sylvestre prend son éclat et forme un contraste avec le tableau en chêne. Le renfort de préceinte a été posé avant la pose du dernier bordé.
Avant la pose de chaque bordé, la partie haute (basse quand le bateau est retourné) comporte un chanfrein constant de 25 mm afin de recevoir le chanfrein du bordé suivant. Celui-ci n'est pas constant à cause des courbes différentes du bateau et demande un traçage précis qui peut se mesurer à l'aide d'une toute petite fausse équerre ou par mesure en présentant le bordé non encore chanfreiné.
L'étrave reçoit plusieurs lattes d'acacia lamellées en guise de contre-étrave. Le puits de dérive a été ouvert, les quilles d'échouage ont été posées.
Les avant-trous de tête de vis sont en train d'être rebouchés.
Une première couche d'impression a été passée : le bordage a eu lieu pendant l'été, protéger le bois semblait une bonne idée. Il y en aura d'autres.
On a aussi installé une manufacture de taquets, passants et autres margouillets.
Retournement. Tous les bois de montage ont été désolidarisés du chantier. Malgré le raclage de la colle à l'intérieur à chaque pose de bordage, il y a pas mal de nettoyage à faire.
Les renforts de tableau sont en chêne, le coin est laissé creux afin de permettre l'amarrage et la circulation de l'eau. Plusieurs trous y sont pratiqués pour le même usage.
Le Rivetage
Le rivetage est un travail de longue haleine, il demande une certaine organisation et requiert des outils qu'on ne trouve pas forcément dans le commerce :
un tas, qui n'est pas sur la photo mais qu'on peut voir sur les suivantes, le notre n'est pas tout à fait assez lourd, on pallie à ce défaut en y mettant une massette derrière.
Une bouterolle, c'est à dire un tube creux qui permettra de poser la contre-rivure sur le rivet lui-même.
La calculatrice n'est pas sur la photo par erreur :elle permet de calculer l'espacement entre les rivets dans chaque maille. Le réglet permet de tracer une ligne au milieu du chevauchement des deux bordés.
Un avant trou est percé de la taille de la tête de rivet, puis un trou de la taille du carré du rivet (les notre sont de section carré). Les rivets sont enfoncés avec le marteau.
Puis ils sont chassés au fond de leurs trous avec un chasse clou de la taille de la tête du rivet. Ensuite il est solidement maintenu à sa place à l'aide du tas. Tout ça se passe à l'extérieur.
A l'intérieur, la contre-rivure est posée à l'aide de la bouterolle, elle a une forme demi-sphérique et doit rester demi-sphérique, elle entre en contact avec le bois, mais n'est pas écrasé à plat.
Sur les vieux bateaux, on les voit tout écrasées, mais c'est parce qu'ils sont vieux. La propriété première du rivet est que sa forme lui donne une certaine élasticité qui permet la variation dimensionnelle du bois, s'il est écrasé, autant mettre un boulon avec sa rondelle, ce qui est une mauvaise idée.
Puis le rivet est coupé. Académiquement on dit de laisser la hauteur du diamètre de rivet.
Pratiquement, chacun fait comme il veut suivant son expérience, du moment qu'il le mate correctement.
Le matage consiste en petits coups de marteau, ça résonne dans tout le bâtiment, et longtemps parce qu'il y en a beaucoup à poser, Le rivet est "posé" quand la partie matée n'est plus distincte de la contre-rivure et qu'elle garde sa forme demi-sphérique.
A l'intérieur le rivet ne doit pas accrocher le pull en laine du skipper, ni la culotte de toile de l'équipier.
Voilà ce que ça donne dans une maille, avant peinture, ça a un certain charme dont les amateurs de vieux gréements sont friands.
Les aménagements
Pose de la serre de bancs. Les nôtres sont en frêne avec un petit grain d'orge comme décoration. Les canaps prouvent leur utilité une fois de plus
Les serres de bancs déterminent la hauteur de tous les aménagements.
Derniers ponçage et nettoyage avant la peinture intérieure. Plusieurs couches, il est plus facile de la faire avant les aménagements.
Pose provisoire des traverses qui recevront les bancs. elles sont en bois rouge par soucis de durabilité. Eux aussi seront peints.
On avait un projet ensoleillé pour le banc avant. Les bancs arrières sont en larges planches pin sylvestre, le même qui a servi au bordage. Mais c'était trop simple.
On les a brodé d'emboitures en chêne, pour l'esthétique, mais aussi pour avoir un bois dur sur les coins qui sont sollicités. Les emboitures sont collées à l'époxy.
Les bancs sont monolithiques et sont traités, lasure couleur chêne clair, à l'extérieur du bateau déjà peint. Ils seront vissés dans la serre de banc et les renforts transversaux.
Avant la pose définitive des bancs, nous avons rempli les coffres de pains de mousse de polystyrène extrudé (cellules fermées) pour la flottabilité du bateau.
La coque a reçu sa peinture finale : blanc avec une bande de décoration verte. Le pied de mât est percé dans le banc central, la dérive a rejoint son puits, certains taquets sont déjà en place. A ce stade, tout nouveau travail est suivi d'une séance d'aspirateur.
Les espars
Les espars sont toujours en au moins deux parties contre-collées, colle époxy. Marque de fabrique de Cursus Voile et Patrimoine.
La série de serre-joints est toujours aussi photogénique, le banc de collage est toujours parfaitement droit.
La manufacture de taquets a bien tourné, on peut équiper au moins 2 bateaux. Noter les gabarits qui permettent une certaine homogénéité dans la réalisation.
Les rames ont été shapées, leur fabrication est plus complexe qu'un mât droit, mais elles permettent des exercices mentaux de géométrie qui posent des questions intéressantes aux constructeurs :
la quadrature du cercle, le rabotage dans des parties concaves, le losange et son intempestif aplatissement... La construction d'espars quoi!
Le gouvernail aussi est construit sur gabarit, la barre est lamellé-collée sur un moule.
La dérive est en bois massif, sappeli, avec des emboitures aux extrémités pour éviter le pourrissement par le bois debout. Tous nos appendices sont shapés profil NACA, peu importe l'épaisseur, il est toujours possible de le faire, ça aussi c'est une marque de fabrique Cursus Voile et Patrimoine.
La voile traditionnelle demande pas mal de corps de métiers, et là c'est le travail du cuir qui entre dans la danse : là où il y a ragage, nous le prévoyons en posant des renforts en cuir.
Ce renfort est cousu au point sellier, le fils rouge, c'est pour la déco, mais il est en polyester paraffiné.
La bôme est enfin équipée : renfort cuir, margouillets pour les poulies d'écoute, poulie pour étarquage de bordure, clam cleat pour amarrer la garcette.
Essais
Dernière couche de blanc. Le bateau est posé sur un châssis simple roulant qui peut être posé sur des tréteaux de différentes hauteurs suivant les travaux à effectuer. On n'a pas envie de se casser le dos!
La voile est arrivée, premier essai de la voile et du gréement dans la travée, plein de petites choses sont à mettre au point;
Et puis par un bel après midi d'été, c'est le grand jour de la mise à l'eau.
Deux postes de nage, les avirons sont des avirons à oeil, assez pratiques il faut dire.
Nous y voilà, tous nos travaux prennent du sens, il a bel allure, il ira loin.
Le centre de formation Skol Ar Mor a construit le premier Mesker et avec l'architecte, il ont élaboré un magazine trés détaillé et intéressant sur la construction bois des bateaux. |
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Si vous voulez faire construire votre Mesker, en bois massif ou en contre-plaqué, ou tout autre bateau en bois d'ailleurs, vous pouvez
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Construisez vos avirons à oeil
Cette page est seulement informative : je suis maintenant retraité et je ne construis plus commercialement.
Les projets commencent là : chez le marchand de bois.
Les planches vont être choisies dans le paquet du haut: du sapin rouge, celui-ci vient de Finlande et a poussé au Nord du cercle polaire.
2 couronnes en bout, gage de qualité, une planche de 38 x 225 x 4200. Un minimum de noeuds, un grain bien serré, et une bonne odeur de résineux. Y'a plus qu'à.
La planche est tracée à l'axe et coupée sur la table. Les deux parties sont recoupées en queues de billard à la scie circulaire : plus large d'un coté. Sur la deuxième photo, 2 tasseaux ont été inversés.
Les 2 fûts sont collés en une fois, en prenant soin d'inverser les coeurs pour une meilleure stabilité de forme du bois.
On n'a jamais assez de serre-joints, ils serrent les collages verticalement, mais aussi pour empêcher les bois de glisser sur les cotés.
Le lendemain, les fûts sont rabotés, en queues de billard, mais carrés. Puis les pelles sont à leur tour collées, toujours en tenant compte de la position du coeur de l'arbre.
Un axe est tracé tout autour de la pelle, et l'épaisseur du pourtour aussi. La pelle est shapée en conséquence au rabot électrique.
Les pelles de ces avirons sont symétriques, comme ils sont ordonnés (ils ne servent que d'un coté) la pelle pourrait être disymétriques, en forme de cuillère par exemple.
Le fût , en queue de billard, on l'a compris, est raboté et équerré en vue d'un rond parfait: bien carré et bien équerré tout le long, de la poignée au collet.
Sur la photo, il manque un coup de rabot sur le milieu de la surface.
Au niveau du collet, le traçage prévoit un octogone régulier, et la même chose à la poignée. Les 2 traçages sont reliés avec une règle
Les chanfreins arrêtés sont entamés à la wastringue, puis reliés au rabot électrique.
A un moment ou à un autre, on passe au rabot à main, mieux vaut trop tôt que trop tard. Le jeu est de raboter un octogone parfait, tout le long de la partie ronde. Le traçage a aidé, mais à un moment, c'est l'oeil (pas celui de l'aviron ! ) qui indique où reprendre du bois.
La poignée commence par être un carré du diamêtre voulu de la poignée. 40 mm, c'est une grosse poignée pour des grosses mains. Les poignées d'aviron de Yole de Bantry mesurent 40 mm. 35 mm, c'est encore gros. 30 mm on dira que c'est des poignées normales. 25 mm là on est sur du petit, plutôt pour faire ramer des enfants.
Ces avirons sont pour un pécheur professionnel, le diamètre est de 40 mm.
L'oeil : Un bon morceau de bois dur, les trous y sont pratiqués avant le collage. Ils sont de quelques millimètres plus grands que le diamètre des tolets. La pièce de bois est collée et vissée à l'aide de 3 vis.
La languette de bois sacrificielle est collée et uniquement collée au fût, pas de vis.
Lors du collage bien faire attention au fait que la paire d'aviron est ordonnée, comme on l'apprend en mathématique : ça devient un couple d'aviron, comme un couple de chaussure : il y a une gauche et une droite.
Si on ne fait pas attention, on se retrouve avec 2 avirons gauches. J'en parle en connaissance de cause, mais cette fois-ci, j'ai fait attention.
Cette petite languette de bois est vraiment importante pour la longévité de l'aviron, seulement les avirons de qualité en sont pourvus. Mais on peut ramer avec toutes sortes de bouts de bois.
Les trois vis qui maintiennent l'oeil sont enfoncées dans les trous qui ont été bouchés avec des tapons.
4 couches de lasure aquaréthane couleur chêne clair, facile à entretenir, facile à poncer et surtout bien plus durable que le vernis qui va éclater au moindre choc favoriser le développement d'un foyer pour champignons.
Les pelles de ces avirons sont particulièrement larges. Ils sont utilisés pour poser des filets et autres dispositifs de pêche. Le pécheur ne rame que de temps en temps, mais il veut pouvoir le faire pour par exemple écarter son bateau du filet ou donner un coup en avant... Les rames doivent être toujours à poste et on doit pouvoir faire autre chose avec ses mains que de s'en occuper.
Les avirons à oeil correspondent à cette demande.
Si vous ne fabriquez pas vos avirons vous même, n'hésitez pas à faire appel à GMCMarine
L'avantage de faire appel à moi pour construire vos avirons : je n'ai pas de stock, je façonne les avirons en fonction de leur utilisation. Chaque godille ou paire d'aviron est unique et fabriquée pour vous en tenant compte de votre demande. C'est de l'artisanat, du vrai. Ils sont un peu plus chers que les avirons industriels, je ne le cache pas, mais pas tant que ça, et surtout ils correspondent exactement à vous, à votre bateau et à l'utilisation que vous en ferez.
Une fois que la lasure est bien sèche, les avirons sont emballés pour traverser la France. Je les livre partout où il y a des transporteurs. Vous n'avez pas besoin de venir au chantier, tout peut se faire à distance, mais je vais vous demander des dimensions, des photos, les caractéristique de votre bateau... Là, je peux être un peu lourd.
Ou trouve-t-on des avirons à oeil ?
Un jour un pécheur qui ramait à bord de sa barque a été obligé de lâcher son aviron pour jeter la bouée de son filet. L'aviron a vite glissé à la mer et le pécheur s'est mis à tourner en rond.
Depuis ce jour, il utilise des avirons à oeil.
Les curragh irlandais sont équipés d'avirons à oeil.
Les curragh sont ces barques recouvertes d'un textile goudronné qui naviguent sur la côte Ouest de l'Irlande.
La principale qualité de ces embarcations est qu'elles sont légères et peuvent être mises à l'eau n'importe où. Gros avantage quand il n'y a pas de port : trois personnes peuvent le mettre et le sortir de l'eau avec le moindre effort.
Les avirons des curragh sont particuliers: la pelle n'est pas plus large que le manche, en fait c'est juste le manche qui est raboté à plat, pour ramer dans des mers formées, c'est le mieux qu'on puisse faire.
Ce sont des avirons à oeil, on peut les lâcher sans conséquence : l'oeil enfilé sur le tolet permet une liberté totale de mouvements, quand on veut relever une ligne, attraper une bouée de filet, on peut donner un coup de rame, lâcher la rame et faire autre chose, pour un pécheur, les avirons à oeil présentent pas mal d'avantages.
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Réparation sur contreplaqué
Cette page est seulement informative : je suis maintenant retraité et je ne construis plus commercialement.
Réparer le contreplaqué est assez simple mais on a besoin d'une base de bois sain pour pouvoir se raccorder dessus.
Il peut être plus simple, parfois d'enlever toute la partie, et de remettre une nouvelle plaque.
Mais de toutes façons, on a besoin d'une base saine exempte de toute trace de pourriture et de bois bien structuré: les lisses, membrures et autres supports doivent être changés en cas de "destructuration".
Ici, on commence par "taper dedans" jusqu'à ce qu'on arrive à des parties saines, le ciseau qu'on voit sur la photo est un peu exagéré, mais l'idée est de ne pas hésiter.
Quand on a finit avec le pourri, on sort le mètre et l'équerre, ou la fausse équerre, ça dépend, et on trace des formes géométriques qui seront faciles à relever et à reproduire sur une plaque neuve.
Les tasseaux sont remplacés et collés, si ils sont structurels (lisses, membrures par exemple) ils sont aboutés à l'aide de scarfs.
Là on est vraiment sur une plaque presque carrée, ne pas oublier d'orienter la nouvelle plaque, ou on va chercher à la tourner sans savoir quel est le bon sens.
Le scarf est entamé au ciseau à bois affuté, sans toucher au 2 derniers plis du contreplaqué CP pour ne pas les abimer.
Il est dégrossi sur une largeur de 8 fois l'épaisseur
Pour arriver à des surfaces bien planes et plutôt creuse que bosselées, je me sers d'une meuleuse d'angle avec un disque à lamelle,
et surtout avec variateur ce qui permet de la faire tourner assez lentement pour ne pas chauffer et bruler le disque qui rapidement ne poncerait plus.
Les coins sont arrondis car il est plus facile de faire correspondre 4 arrondis avec 4 autres arrondis plutôt que 4 angles avec 4 pointes, sans parler de ce qu'on fait avec les arêtes.
Il y a moyen de faire des ajustages précis en se servant d'une poudre de transfert: ici c'est du graphite, qui ne va pas affecter le collage.
Le graphite est étalé sur une surface, la pièce est appliquée contre l'autre, et là où il y a du graphite, les surfaces sont poncées.
La pièce rapportée doit correspondre le mieux possible avec la surface existante: on la plaque et on vérifie avec une règle orientée dans tous les sens pour être sûr de ne pas avoir de bosses à meuler après collage, normalement, la réparation n'est plus visible après peinture.
Il est plus facile de remplir un petit creux que de meuler une grosse bosse.
Là, la colle époxy chargée est indispensable parce que on part du principe qu'on remplit les creux et donc il n'y a qu'elle qui fait ça correctement. Il faut que ça dégueule tout autour.
Le serrage peut être fait avec des vis traversantes: de toutes façons, il faudra enduire à l'époxy les creux et donc les trous de vis pour la finition. Les baguettes aident à repartir le serrage, et donc diminue les vis.
Parpaings, batteries... tout ce qui est lourd est permis. Répartir le serrage plutôt que l'augmenter, si ça dégueule, c'est bon, sinon il faut rajouter de la colle.
Quand c'est une grande réparation, on peut utiliser du ruban d'emballage avec des agrafes, qu'on retirera consciencieusement jusqu'à la dernière, ou on trouvera rapidement de la rouille sous la peinture.
Le graphite a permis un bel ajustage: il y a eu peu de ponçage et la réparation ne se voit qu'en lumière rasante après peinture. Ca n'arrive pas tous les jours: exprès pour le tuto.
On peut passer une couche de résine époxy au couteau à mastic pour diminuer les couches de primaires.